Est-il possible de contrôler les pensées hypocondriaques ? Comment éviter cette obsession permanente d’être sans cesse à l’écoute des sensations de notre corps ?
“Ce mal de gorge devient alors le symptôme d’une infection plus grave.” “Cette douleur dans l’abdomen va forcement se transformer en un problème qui va exiger une intervention chirurgicale…” Nombreuses sont les personnes qui aimeraient se rassurer face à de telles pensées.
L’actuel Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM V) a supprimé le terme “hypocondrie” en tant que trouble en 2013. Il a été remplacé par deux nouveaux termes : les “troubles symptomatiques somatiques” et “les troubles anxieux”.
Cependant, dans notre vie quotidienne, un hypocondriaque est toujours défini comme une personne convaincue d’être atteinte d’une maladie grave non diagnostiquée. Et ce, malgré les avis médicaux qui démontrent le contraire.
Il est important de souligner que l’impact de ce trouble anxieux sur la qualité de vie des personnes peut être grave. Dans le pire des cas, certains de ces patients peuvent sombrer dans une forme de dépression. Cette dernière se manifeste par des peurs irrationnelles difficiles à gérer, causées par un auto-diagnostic permanent et une grande détresse face à l’inconnu.
La peur du cancer, la peur d’attraper un virus, la panique d’attraper une maladie dont a souffert un membre de la famille… L’univers personnel dans lequel on est piégé avec ces pensées hypocondriaques peut être très angoissant. Il peut alors s’avérer très utile de disposer de stratégies pour faire face à cette difficulté.
Pensées hypocondriaques : principes et stratégies
Lorsqu’une personne suit une thérapie, elle expose ses phobies. Elle parle de son angoisse face aux microbes, de sa peur de quitter la maison, d’attraper un virus ou encore de souffrir de certaines maladies incurables. Plusieurs choses peuvent alors se passer.
Dans un premier temps, il se peut que la personne soit pleinement consciente que beaucoup de ces pensées sont irrationnelles. Cependant, elle ne sait pas toujours comment les contrôler. En effet, elle ne peut pas exercer un contrôle cohérent sur ses propres peurs.
Une autre dimension apparaît également : il s’agit de la honte. A cela, s’ajoute un sentiment contradictoire et une certaine colère de ne pas comprendre pourquoi elle agit de la sorte et ressent ce qu’elle ressent.
L’anxiété liée à une maladie ou à un trouble symptomatique provoque une grande usure à tous les niveaux. La personne concernée éprouve un malaise vis-à-vis d’elle-même. Elle souffre de problèmes dans ses relations sociales parce qu’elle se sent désengagée.
De plus, elle a souvent l’impression que le système de santé ne s’occupe pas d’elle comme il le devrait. Tout cela suscite du mécontentement et alimente ainsi davantage l’anxiété initiale.
Certaines études telles que celles menées à l’université de Valence par Gemma García et Amparo Benlloch soulignent l’importance de se concentrer sur les idées intrusives et les croyances dysfonctionnelles afin de traiter ce trouble. Examinons donc quelques éléments clés.
Comprendre ce qu’est l’hypocondrie : ce dont on souffre, c’est de l’anxiété
L’hypocondrie n’est pas une maladie. Ce qui se cache derrière cela, ce n’est pas seulement la peur de contracter une maladie. Si nous voulons contrôler les pensées hypocondriaques, il faut savoir ce qui motive cette pathologie. Nous devons alors garder à l’esprit que ce dont on souffre, en réalité, est un trouble de l’anxiété.
Délimitez, comprenez, rationalisez et rappelez-vous que votre angoisse est le résultat de vos émotions. Cela est dû à votre esprit qui anticipe des choses qui ne sont pas réelles.
Il s’agit de sensations corporelles issues du stress et de l’anxiété
Il est vrai que votre corps éprouve d’innombrables sensations. Il est également vrai que vous souffrez de maux de tête, de maux de gorge, de pression dans la poitrine…
Ne vous inquiétez pas, l’anxiété et le stress présentent une symptomatologie parfois aussi large que bien délimitée. Chaque fois que vous ressentez une sensation nouvelle ou un mal être, ne cherchez donc pas tout de suite sur internet quelle pourrait en être la cause possible !
Rappelez-vous d’abord quelle est la véritable origine de ces sensations, à savoir vos pensées et votre anxiété. N’ayez pas peur de ce que votre corps ressent… Apprenez à l’accepter sans en devenir obsédé et vous découvrirez que cela suffira à réduire la souffrance.
Derrière une pensée se cache une émotion : comprenez-la et calmez-la
“J’ai du mal à avaler, je crois que ma gorge est enflée. Ai-je une maladie ? Est-ce un cancer ?” Pour contrôler les pensées hypocondriaques, il est essentiel que vous compreniez que, derrière ces croyances, il y a seulement des émotions qui orchestrent vos pensées.
Peur, insécurité, angoisse, tristesse, frustration… Beaucoup de ces réalités émotionnelles se fixent à notre schéma mental. Cela altère notre façon de penser. Ainsi, chaque fois qu’une pensée nous vient à propos d’une maladie éventuelle dont nous pourrions souffrir, le mieux est alors d’arrêter immédiatement le fil de nos pensées.
Ensuite, il convient d’essayer de clarifier quelle émotion nous habite, de lui donner un nom et de travailler sur elle. Pourquoi est-ce que je ressens une telle insécurité ? Que puis-je faire pour réduire sa présence ?
Acceptez la peur, mais ne la nourrissez pas !
Vous avez peur d’attraper une maladie ? Vous avez peur de développer un cancer ? Etes-vous angoissé par une maladie chronique ? Il s’agit là de craintes normales et compréhensibles. Nous en avons tous.
La peur est une émotion normale. Elle a même un but précis. Celui de nous faire réagir. Si quelque chose vous effraie, agissez, mais faites-le de manière rationnelle en prenant soin de vous et en menant une vie saine.
La dernière chose à faire est d’alimenter cette peur, de la laisser déborder et de la laisser être présente dans votre tête. Le fait d’ajouter des idées effrayantes ne fera qu’accroître l’anxiété et la peur de la maladie.
Faites-vous du bien en contrôlant vos pensées hypocondriaques
Vous vous réveillez le matin et vous avez des vertiges. “Est-ce que je suis malade ? Quelle pourrait être la raison de ce mal être?” Ensuite, vous faîtes une recherche sur internet… Pour contrôler les pensées hypocondriaques, nous devons commencer par appliquer quelques petites stratégies quotidiennes.
Par exemple, si un vertige survient, je peux m’asseoir, attendre que cela passe et me rappeler (de manière rationnelle) que c’est seulement un symptôme de mon anxiété. Je vais faire quelque chose qui me fera me sentir mieux. Pourquoi ne pas faire une promenade, prendre un bain, me détendre avec un livre…
En faisant cela, j’évite d’alimenter ma peur en surfant sur internet. C’est en soi une très bonne chose, un grand pas. Je dois donc me récompenser parce que je fais des progrès.
Il convient toutefois de souligner que, parfois, même en mettant ces stratégies en pratique, on n’obtient pas toujours de résultats tangibles. Il est alors judicieux de faire appel à un professionnel et, si besoin est, aux techniques de restructuration cognitive.
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