« Demain, je dois remettre ce rapport et je n’ai même pas encore ouvert l’ordinateur ». «Il me reste deux jours pour résoudre un problème que je traîne depuis des semaines…». Pourquoi je ne cesse de procrastiner ? Est-ce la paresse qui me piège ? Pourquoi mon esprit est-il incapable de se concentrer sur les vraies priorités ?
Vous vous êtes probablement auto-qualifié d’irresponsable et de paresseux si vous êtes déjà entré dans un cycle de procrastination et de culpabilité. Se dire cela n’aide pas à récupérer la volonté. Peu de choses intensifient davantage la procrastination qu’un dialogue négatif et disqualifiant.
Après tout, les personnes que nous pouvons définir comme vraiment paresseuses, oisives ou insouciantes ne ressentent aucune culpabilité. Elles ont simplement des excuses pour justifier leur immobilité.
En revanche, quand il s’agit de procrastination, nous ressentons de la souffrance. Il est donc essentiel de comprendre ce qui se cache derrière ce comportement, derrière cet état physique, mental et émotionnel qui conditionne certains moments de notre vie.
Procrastiner : les causes
Nous avons tendance à associer la procrastination aux étudiants. Néanmoins, elle peut toucher n’importe qui, à tout âge, et dans n’importe quel contexte. Tous ces projets à réaliser ou factures à payer qui deviennent des post-it que nous ne pouvons nous ôter de l’esprit, par exemple.
La procrastination provoque un sentiment de stagnation, et ce sentiment provoque à son tour l’apparition de l’anxiété. Deux cas de figure se présentent alors :
- La procrastination a des conséquences : nous pouvons perdre un emploi, échouer à un examen ou rater une opportunité.
- Notre auto-efficacité en prend un coup. Nous nous sentons mal dans notre peau et, pire encore, nous avons le sentiment de ne rien pouvoir contrôler. Peu importe que nous décidions finalement de nous mettre au travail, quelque chose nous détournera toujours de la tâche.
Procrastiner n’est pas un problème de gestion du temps
Il est commun de penser que le problème réside dans une mauvaise gestion du temps. Mais nous avons beau appliquer mille stratégies pour devenir un parfait organisateur, la procrastination est toujours là.
Dire à une personne qui procrastine depuis des mois à apprendre à s’organiser est comme dire à un dépressif de s’encourager. Cela n’a aucun sens et n’est pas opportun. En réalité, le problème de fond sont les émotions : l’angoisse contenue, l’inquiétude, la peur, le besoin de bien faire, la peur d’échouer …
Les émotions qui se combinent, s’agitent et augmentent le mal-être des personnes qui tendent à procrastiner sont très complexes et épuisantes. Le pire est que ces situations durent des mois, de sorte que nous pouvons être confrontés à une dépression ou à un trouble anxieux non diagnostiqué.
La peur derrière la procrastination
Cela en étonnera sûrement plus d’un de savoir que la peur se cache derrière la question la cause à l’origine de la procrastination. Peur de quoi ?
Une étude menée à l’Université de Leuphana, en Allemagne, a montré que la procrastination est essentiellement une réponse dysfonctionnelle à des états affectifs indésirables.
Ne pas savoir comment gérer ces états émotionnels et les éviter nous amène également à reporter ces tâches. Généralement, derrière la procrastination, se cache la peur :
- d’échouer, de ne pas faire les choses comme on le souhaite ou le souhaitent les autres.
- de faire face à certaines situations sur lesquelles nous n’avons aucun contrôle.
- de devoir faire quelque chose que nous ne voulons tout simplement pas faire ou que nous n’aimons pas.
Concentrez-vous sur vos émotions avant l’objectif lui-même
Nous commettons généralement une petite erreur lorsque nous nous fixons un objectif : nous nous focalisons sur la date à laquelle nous devons l’atteindre. Cela n’est pas mauvais en soi, bien au contraire. Mais la planification est secondaire : l‘essentiel est de se concentrer sur nos émotions.
Si cette tâche me rend anxieux, je n’avancerai pas. Il faut d’abord travailler sur l’état émotionnel que génère en moi cet objectif. Si je ne suis pas enthousiaste, je ne trouverai ni la force ni la motivation pour y investir du temps. Je dois donc gérer ces sentiments et réussir à me maintenir dans un état d’esprit détendu et concentré pour travailler sur cette tâche.
Une étude réalisée à l’Université de Leeds par les docteurs Sirois et Pychyl (2013), nous invitent par ailleurs à prendre en compte les éléments suivants : avant de se fixer sur cet objectif à long terme, il convient de se fixer d’urgence un objectif à court terme, celui de prendre soin de notre état d’esprit. Voilà la clé.
Si nous allons bien, tout ira bien. La gestion émotionnelle sera toujours la meilleure stratégie de bien-être. Gardons cela toujours à l’esprit.
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