Le cerveau social est un concept créé par les neurosciences. Il fait référence à la capacité innée de se lier aux autres. Il a été prouvé qu’il existe des circuits cérébraux impliqués à la fois dans la formation de la conscience de soi et dans la capacité d’empathie.
Le concept de cerveau social repose sur l’idée qu’il existe plusieurs zones cérébrales directement liées aux relations sociales. Il y a le gyrus fusiforme, qui permet de stocker les visages en mémoire. Bien sûr, les neurones miroirs, qui rendent l’imitation possible. Les neurones Von Economo, qui nous guident dans les conflits, etc.
D’autre part, il y a la possibilité de créer et d’utiliser un langage. Cet aspect a été définitif dans l’évolution de l’Homme et s’associe directement au besoin de se rapporter aux autres. Le cerveau social comprend deux grands systèmes : les neurones miroirs et la théorie de l’esprit.
« Les grandes découvertes et améliorations impliquent invariablement la coopération de nombreux esprits. »
– Alexander Graham Bell –
Le cerveau social et les neurones miroirs
Les neurones miroirs sont un type spécial de neurones qui sont activés lorsque des actions ou des expressions émotionnelles chez d’autres sont observées. C’est-à-dire que lorsque quelqu’un imagine qu’une autre personne est en train de faire quelque chose, c’est comme s’il le faisait lui-même. D’une manière ou d’une autre, l’être humain s’approprie les sentiments et les émotions des autres.
Les neurones miroirs se trouvent principalement dans le lobe frontal, une région associée au mouvement et à la sensibilité tactile. Egalement dans le lobe pariétal, qui fournit une image corporelle et des informations des sens. Mais aussi dans les cortex insulaire et cingulaire, tous deux liés aux émotions et à la douleur.
Les neurones miroirs provoquent le soi-disant « effet de contagion ». Il s’agit de l’un des mécanismes fondamentaux du cerveau social.
Comme son nom l’indique, cet effet conduit les émotions et les sentiments des autres à se transmettre d’une personne à une autre, par un mécanisme presque automatique. De cette manière, il finit par imiter ce qui est perçu dans l’environnement.
Théorie de l’esprit
L’autre grand système qui structure le cerveau social est la théorie de l’esprit. C’est la capacité d’attribuer des intentions ou des pensées à d’autres personnes ou même parfois à d’autres entités. Cette fonction vous permet de réfléchir sur votre propre état mental et celui des autres, principalement à travers des signes corporels.
Cette perception de soi et des autres comprend les émotions, les sentiments, les croyances, etc. Enfin, elle permet de prévoir quel sera notre propre comportement et celui des autres face à certains événements. En général, cette capacité n’est pas exercée délibérément, mais intuitivement.
Les neurones miroirs et la théorie de l’esprit sont les deux grandes composantes du cerveau social et de son produit le plus fini : l’empathie. Il s’agit de la capacité de comprendre l’autre selon ses propres termes ou, autrement dit, de se mettre à sa place.
Nous sommes tous nés avec le potentiel de développer de l’empathie, mais nous n’y arrivons pas toujours. Dans des conditions « normales », tous les êtres humains auraient la capacité de se mettre à la place d’autrui. Cependant, les expériences individuelles et l’éducation peuvent favoriser des comportements antipathiques, par des comportements peu adaptatifs, des préjugés, etc.
La coopération est un acte intelligent
Si les êtres humains sont équipés pour être sociables, ce n’est pas par caprice de la nature. Le lien avec les autres a été déterminant pour l’évolution de l’espèce. Le langage est l’un des produits les plus élaborés de cette évolution. Et sa fonction consiste précisément à relier les pensées et les sentiments les uns aux autres.
On pourrait dire que l’être humain est un être impuissant, avec beaucoup moins de force et d’agilité que les autres êtres de la nature et avec des sens précaires développés par rapport à ceux des autres animaux. S’il a réussi à faire face à un environnement dans lequel il n’avait pas de plus grandes chances de survie, c’était grâce à son cerveau. Ceci, à son tour, doit une grande partie de son développement au social.
Ce qui était vrai pour les primitifs continue de l’être pour l’Homme contemporain. Même si pour le moment, une société aux valeurs individualistes et utilitaires prévaut. Il est prouvé dans la vie quotidienne et dans l’histoire des peuples que la coopération est le moyen le plus rapide de surmonter les problèmes et d’aller loin. C’est ce que la nature invite à faire, à travers le cerveau social.
Cet article Le cerveau social : pourquoi est-ce un avantage évolutif ? est apparu en premier sur Nos Pensées.
Comments