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Gestion émotionnelle de la nervosité pendant le confinement

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La gestion émotionnelle de la nervosité pendant le confinement se pose déjà comme une stratégie indispensable à l’heure actuelle.

Insomnie, problèmes de concentration, anxiété accrue, peur de la contagion, pensées obsessionnelles et catastrophistes… La santé mentale souffre au fil des jours ; elle est comme une fissure qui s’élargit de plus en plus et nous fait perdre l’équilibre.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déjà mis en garde contre cette situation il y a quelques semaines. Toute comme nous veillons à notre bien-être physique en nous protégeant contre l’infection par le coronavirus, il est essentiel que nous appliquions certaines stratégies pour préserver notre bien-être psychologique. C’est pourquoi cette organisation a publié un document détaillant une série de conseils, qui ont été bien accueillis par la population et les professionnels de la santé mentale.

Au-delà des recommandations que nous pouvons recevoir, il y a quelque chose que nous devons garder à l’esprit. Il est tout à fait normal de ressentir de la douleur, de l’angoisse, de la peur et même du désespoir.

Nous ne pouvons pas minimiser la situation actuelle ni appliquer des vêtements chauds pour atténuer ou dissimuler les preuves. Nous sommes confrontés à une pandémie, à une nouvelle situation, et nous traversons tous, absolument tous, cette réalité avec les mêmes angoisses.

Certains feront mieux et d’autres moins bien. Chaque personne dispose de ses propres ressources, celles qui lui ont été données par sa propre expérience. Cependant, nous sommes tous, sans exception, obligés de déployer de nouvelles ressources, de nouvelles approches et de nouvelles compétences. Examinons cela plus en détail.

Les clés de la gestion émotionnelle de la nervosité pendant le confinement

« Je suis de plus en plus nerveux, je ne sais plus quoi faire », « je me sens si nerveux que je n’arrive même plus à dormir ». Ce sont là certains des commentaires que nous entendons le plus souvent ces jours-ci. Amis, familles, voisins, collègues de travail…

Si certains réfléchissent déjà aux mécanismes du déconfinement, de nombreuses personnes sont confrontés à une escalade de l’angoisse et l’inquiétude.

Nous pourrions leur dire de garder espoir, que tout va bien se passer et que dans peu de temps nous retrouverons nos vies. Cependant, dans un coin de notre esprit, nous savons que ces phrases n’aident pas, que le recours à des expressions édulcorées ne génère pas de changement et encore moins, quand ce qui est dans l’esprit est la peur et le poids insupportable de l’incertitude.

Lorsque les encouragements n’aident pas, nous devons appliquer des changements et des stratégies psychologiques appropriées. Il peut être utile d’apprendre quelques clés pour la gestion émotionnelle de la nervosité pendant le confinement.

Le contrat émotionnel : j’accepte ce que je ressens, mais je ne me laisse pas emporter

Peu importe à quel point nous le voulons ou à quel point quelqu’un nous le suggère, nous ne pourrons pas remplacer la peur par la joie. L’angoisse par le bonheur.

Si ce que je ressens en ce moment est de la nervosité parce que je ne sais pas si je vais garder mon travail, il ne sert à rien d’essayer de penser à des choses heureuses. Dans l’univers mental, ce n’est pas un jeu de cartes où l’on remplace certaines choses par d’autres.

Ce que nous devons faire, c’est établir un contrat émotionnel avec nous-mêmes. Pour ce faire, nous devons suivre ces lignes directrices :

  • J’accepte toutes mes émotions : je donne de l’espace et de l’acceptation à la nervosité qui génère en moi la peur, l’angoisse et la frustration. Je donne un recoin à la tristesse, pour qu’elle puisse s’exprimer, pour qu’elle puisse me parler.
  • J’écoute et je valide chaque sentiment et émotion : mais je choisis de ne pas donner de pouvoir à ces états émotionnels plus néfastes. Je ne veux pas qu’ils servent de médiateurs. Qu’ils m’immobilisent. Qu’ils soient présents 24 heures sur 24 pour m’empêcher d’être moi

J’apprends à calibrer ma concentration mentale

La nervosité est un tiroir à catastrophe, elle enchevêtre tout, met tout à rude épreuve et complique tout. Dans notre esprit, les inquiétudes s’accumulent, nous sommes angoissés par ce qui pourrait arriver demain et par le fait que l’avenir devient un panorama abstrait plein de clair-obscur. Bientôt, l’anxiété réapparaît et nous prive de notre souffle, de notre désir, de notre capacité de contrôle.

Comme le rappelle Daniel Goleman dans son livre Focus : il faut entraîner son attention pour gagner en bien-être. Il s’agit essentiellement d’entraîner notre concentration mentale et de la calibrer.

Seul l’ici et le maintenant, le présent compte. N’anticipez pas, n’imaginez pas des choses qui ne sont pas encore arrivées. Demandez-vous ce dont vous avez besoin ici et maintenant pour être bien, pour être calme.

Le visage transparent d'une femme dans les nuages

Gestion émotionnelle de la nervosité pendant le confinement : le pouvoir de guérison de la connexion

L’une des clés de la gestion émotionnelle de la nervosité pendant le confinement est la connexion. Il existe de nombreuses façons de le faire, mais elles ont toute un objectif : connecter votre esprit et votre cœur à quelque chose qui vous apporte la paix, équilibre un bien-être momentané et allège le fardeau de la pensée.

  • Prenez contact avec les personnes qui savent vous écouter et illuminez votre journée par une simple conversation
  • Connectez-vous à cette tâche ou ce passe-temps qui vous permet de libérer votre esprit, d’être créatif et libre malgré le fait d’être dans un espace fermé. Trouvez votre canal d’expression et votre connexion avec vous-même

J’active mes valeurs, mes significations et mes objectifs : je travaille sur la personne que je veux être

Lorsque le cerveau fonctionne en mode inquiétude, les priorités deviennent floues. Celui qui règne dans ce type d’état mental est notre amygdale, cette région qui régule l’émotion de la peur et qui, à certains moment, détourne complètement notre vision du monde et notre comportement.

Dans ces situations, et pour atténuer le thermomètre de la nervosité quotidienne, nous devons nous accorder un moment de calme et de réflexion. Nous prendrons un café avec nous-mêmes pour faire quelque chose de décisif : nous demander quel genre de personne nous voulons être, nous demander ce que nous voulons retenir de nous-mêmes demain sur la façon dont nous faisons face à la situation actuelle.

Nul besoin d’être des héros, loin de là. Juste quelqu’un qui a su clairement ce qu’il devait faire et ce qu’il voulait. Quelqu’un qui était responsable, qui savait comment prendre soin de lui-même, comment prendre soin des siens, et qui ne perdait pas espoir. Une personne qui croyait en la bonté, en l’humanité, en l’empathie et en la possibilité de continuer à réaliser ses rêves le plus tôt possible.

En conclusion, comme l’a souligné le psychothérapeute Aaron Beck, si notre pensée est simple et claire, nous atteindrons nos objectifs. Et nous travaillerons sur notre bien-être psychologique.

Il suffit de se concentrer, de se focaliser sur le moment présent et d’accepter chaque émotion ressentie, de leur donner de l’espace mais en choisissant toujours, de ne pas se laisser emporter par le négativisme le plus extrême ou par la panique.

 

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L’ Info Psy ::: Psychothérapie – Chantal MAILLE ::: 04/29/2020

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