L'Info PsyLes 3P

Le narcissisme est-il inné ou acquis ? La science a la réponse

0

Le narcissisme est-il inné ou acquis ? C’est une question que beaucoup d’entre nous se posent souvent étant donné l’impact que ce trouble a sur notre société. Malgré cela, nous savons, grâce à la psychologie, que le trouble de la personnalité narcissique ne touche que 1% de la population. Cependant, il existe des sous-types et des typologies différentes qui définiraient déjà un plus grand nombre d’hommes et de femmes.

Airs de supériorité, manipulation, faible empathie, comportements arrogants, besoin d’admiration… La plupart d’entre nous connaissent de première main cette constellation de caractéristiques qui sculptent ce profil.

Cadres, collègues, amis et même partenaires… Vivre avec un narcissique peut être très dommageable. Lui survivre, en essayant de tourner la page après son absence, implique souvent de devoir soigner de multiples blessures.

Le Dr Theodore Millon, pionnier dans l’étude de la personnalité, a déjà souligné que ce type de comportement pourrait se développer dans notre société au fil du temps.

Il nous a également dit qu’il y en avait de plus en plus de plus nocifs. Les narcissiques prosociaux étant les plus adaptatifs de leur catégorie. De leur côté, les antisociaux seraient ceux qui font preuve de plus d’arrogance, d’agressivité, en assumant un risque social pour les autres.

Maintenant, pourquoi le Dr Millon a-t-il souligné dans son livre Personality Disorders in Modern Life que le nombre de narcissiques allait augmenter à l’avenir ? Est-ce à cause de quelque chose de génétique ? Ou est-ce peut-être l’environnement qui sculpte ce type de comportement nuisible ? Voyons cela ci-dessous.

Le narcissisme est-il inné ou acquis ?

Lorsqu’on demande si le narcissisme est inné ou acquis, la science semble être claire : il est acquis. Depuis des décennies, on soupçonne que l’éducation des enfants et le contexte social jouent un rôle dans l’émergence de ce profil. Cependant, avec le temps, il semble que nous comprenions un peu mieux les dynamiques, les situations et les circonstances qui la délimitent.

Au départ, tout au long du XXe siècle, l’idée a été conçue qu’un style parental déficient, sans proximité, sans attachement et sans sécurité, conduisait l’enfant à développer des sentiments narcissiques. C’est la psychanalyse qui, d’une certaine manière, nous a fait croire que ceux qui n’ont pas reçu d’amour dans l’enfance, cherchent à l’âge adulte le renforcement des autres et concentrent tous les regards, les affections et l’admiration sur leur propre personne.

Le Dr Eddie Brummelmah et son équipe de l’Université d’Utrecht ont mené une enquête intéressante dans laquelle ils ont démontré quelque chose de très différent. Ce n’est pas le manque d’affection parentale qui génère un comportement narcissique, c’est tout le contraire. La surprotection, le consentement excessif et l’absence de limites font croire à l’enfant qu’il est au-dessus de tout le monde.

Ce type d’éducation les place sur un piédestal où ils supposent qu’ils sont des êtres avec des droits exclusifs, des créatures privilégiées. En outre, cette recherche a permis de constater que c’est vers l’âge de 7 et 12 ans que l’on peut déjà mesurer et observer le comportement narcissique chez un enfant. C’est à cet instant que le sentiment de soi-même émerge et la perception d’être conçu comme des garçons et des filles spéciaux, comme des personnes qui méritent plus que les autres.

Le danger de la surévaluation parentale

La plupart des sociétés pensent que les narcissiques sont un produit de l’environnement. En ce sens, il y a souvent une controverse sur le fait de mettre toute la responsabilité sur les épaules des parents.

  • Y a-t-il un problème à faire comprendre à nos enfants qu’ils sont aimés, qu’ils sont spéciaux et qu’ils méritent le meilleur ? La réponse est non. De fait, l’éducation de nos enfants par l’affection, le renforcement constant et les meilleurs soins est bénéfique pour leur bien-être
  • Le problème, cependant, est la surévaluation. En faisant croire à l’enfant « qu’il est meilleur que les autres et qu’il mérite plus que quiconque« . C’est là que réside le danger
  • D’autre part, un autre facteur peut se produire. Les parents eux-mêmes peuvent également présenter un comportement narcissique. Les enfants finiront par imiter ces mêmes schémas, les intériorisant et les faisant leur pour le meilleur ou pour le pire
Le narcissisme chez un enfant

Le narcissisme est-il inné ou acquis ? Rappelons que notre société éduque aussi

Le psychologue W. Keith Campbell a écrit un ouvrage très intéressant intitulé The Narcissism epidemic : Living in the Age of Entitlement. Il faut donc d’abord comprendre que le narcissisme se situe dans un spectre. Des individus ne peuvent présenter que certains traits narcissiques. D’autres font quant à eux partie de ce 1% qui définit le trouble de la personnalité narcissique.

Il est important de comprendre que ce n’est pas seulement la famille qui influence. La société nous éduque et nous façonne aussi. De fait, ces dernières années, nous avons assisté à un plus grand culte du « je », de la recherche constante du semblable afin de renforcer l’ego et l’estime de soi. Nombre de ces sphères sont des terrains propices à la création de néonarcissiques à une fréquence alarmante.

Soyons clairs, les narcissiques ne sont pas des gens heureux. Non seulement ils génèrent de la souffrance pour les autres, mais ils sont eux-mêmes éternellement insatisfaits. Ce sont des gens qui se battent encore et encore contre leur propre frustration.

En conclusion, lorsqu’il s’agit de savoir si le narcissisme est inné ou acquis, nous connaissons tous la réponse. Essayons donc d’éduquer les nouvelles générations de la bonne manière. Avec de l’empathie, du respect et de l’altruisme, ils auront les bonnes dimensions pour commencer leur vie.

 

Cet article Le narcissisme est-il inné ou acquis ? La science a la réponse est apparu en premier sur Nos Pensées.

La philosophie de la maladie mentale

Previous article

Stratégies d’affrontement du deuil et de ses conséquences

Next article

You may also like

Comments

Comments are closed.

More in L'Info Psy