Automutilation émotionnelle : quand nous nous infligeons nous-mêmes de la souffrance

0

Lorsque nous parlons d’automutilation, il est courant de penser presque instantanément à une blessure physique. En réalité, de nos jours, ce type d’automutilation délibérée est de plus en plus courant pour apaiser (de manière spectaculaire) la colère ou la souffrance. Ou encore la frustration. Cependant, aussi frappant que cela puisse paraître, il y a une chose encore plus récurrente dont on parle à peine… C’est l’automutilation émotionnelle.

Les blessures ne se produisent pas seulement dans l’univers physique, dans le territoire de la peau et des sens. Nous savons que les coups font mal, tout comme les mots font mal. C’est pourquoi il est presque plus facile pour nous d’identifier cette forme de douleur qui vient de l’extérieur et qui nous cause d’autres manières infinies et tordues, soit par le mépris, la maltraitance, le vide, les cris, la tromperie, etc.

Et qu’en est-il de cette forme de douleur que l’on s’inflige à soi-même ? Est-ce possible ? Les « automutilations émotionnelles » existent-elles vraiment ? La réponse est simple et claire, oui. Et plus encore, elles sont très courantes. Nous les pratiquons tous fréquemment et nous n’en sommes pas conscients. Ce sont des blessures qui, en outre, laissent de graves conséquences.

Ce sont des lacérations de l’estime de soi, des coups directs portés à la dignité qui finissent par s’envenimer sous forme d’angoisse ou d’anxiété. Peu à peu, la blessure s’infecte et entraîne une dépression. Découvrons-en un peu plus sur ce sujet.

L’automutilation émotionnelle, qu’est-ce que c’est ?

L’automutilation émotionnelle peut être définie comme les pensées et les comportements qui agissent contre nous et qui sont clairement préjudiciables à notre bien-être émotionnel. Cette réalité nous oblige à réfléchir sur le concept de blessures en tant que tel.

Ainsi, s’il est vrai que nous sommes préoccupés par les comportements tels que les scarifications, les brûlures ou les empoisonnements que de nombreux adolescents s’infligent, il y a cette autre dimension qui passe plus inaperçue. L’automutilation émotionnelle est le substrat des troubles de l’humeur. En particulier si cette forme de blessure interne est pratiquée de façon constante, jour après jour.

Comment faire ? Quelles sont les dynamiques qui érigent cette forme de souffrance auto-infligée ? Voyons cela ci-dessous.

Cette critique interne implacable

En chacun de nous, il y a une voix off, un personnage avec un fouet et d’autres outils de torture avec lesquels nous aimons nous martyriser. Il le fait sous la forme d’un boycott, en nous convainquant que nous ne sommes pas bons dans certaines choses, en nous remplissant d’insécurité, en nous rappelant les erreurs d’hier et en pesant sur notre potentiel.

Ne nous y trompons pas, car ce tortionnaire a notre visage et notre voix : il s’agit de nous-mêmes. Nous qui lui donnons de la force par un dialogue interne négatif, des idées irrationnelles, des peurs insensées et ce discours nourri par une faible estime de soi. Cette critique intérieure est responsable d’une grande partie de nos blessures émotionnelles.

L’automutilation émotionnelle sous forme de schémas

Lorsque nous parlons de comportements qui suivent le même schéma, nous voulons dire des comportements qui se répètent dans le temps, qui suivent la même ligne. Comment relier cela à l’automutilation émotionnelle ? D’une manière qui nous sera familière à tous. Il y a ceux qui finissent toujours par trouver le même type de partenaire émotionnel : quelqu’un qui est narcissique et abusif et qui établit un lien de dépendance.

C’est comme trébucher encore et encore sur la même pierre, sans avoir appris à l’identifier et à l’éviter. Ce type de situation génère une double souffrance et une frustration récurrente. Parce que non seulement nous ressentons la douleur de cette relation néfaste, mais nous finissons aussi par nous reprocher de tomber amoureux du même genre de personne.

Quand vous ne fixez pas de limites, quand vous êtes le paillasson sur lequel tout le monde marche

Il y a des gens qui ont un cœur immense, une gentillesse infinie qui ne connaît ni limites ni mesures de protection. Et ceci, soyons clairs, est un danger. Être noble, être une personne accessible, prête à aider, à faire ce qui est possible pour les autres est admirable. Cependant, si nous ne mettons pas en place des barrières de protection et ne savons pas dire « non » quand c’est nécessaire, cela finit par générer de nombreuses blessures émotionnelles.

Nombreux sont ceux qui profitent de la gentillesse des autres. Et qui n’hésitent pas à utiliser les autres comme des paillassons, comme des surfaces à piétiner à volonté. Évitons cela, car les effets de ces situations sont très néfastes pour l’estime de soi.

Un paillasson "Welcome"

Mener une vie sans passion, sans motivation

La vie n’est pas seulement un travail ou une routine, et il ne s’agit pas non plus de faire plaisir aux autres, même si nous les aimons beaucoup. Une vie authentique a besoin de passion, de projets à réaliser, d’illusions, de pouvoir faire ce que l’on aime, de nous consacrer du temps à travers des expériences qui nous touchent, qui nous font grandir.

Si nous n’avons aucun de ces ingrédients, nous nous éteignons. Un quotidien sans émotion et sans illusion provoque de petites blessures internes que personne ne voit. Mais à travers ces blessures s’échappent nos espoirs, nos rêves et aussi nous-mêmes.

Nous devons veiller à cet équilibre subtil entre les obligations et les plaisirs. Entre le travail et les rêves. Entre le couple et nous-mêmes.

Pour conclure, s’il est vrai que la plupart d’entre nous portent plus d’une blessure émotionnelle, il est toujours temps de guérir.

Des habitudes telles que se consacrer du temps à soi-même, renforcer notre estime de soi et prendre soin de nous avec une immense affection sutureront cette douleur pour nous rendre plus courageux, plus forts et plus disposés à travailler pour notre bonheur.

 

Cet article Automutilation émotionnelle : quand nous nous infligeons nous-mêmes de la souffrance est apparu en premier sur Nos Pensées.

Le lien entre l’art-thérapie et les psychoses

Previous article

Les personnes qui ne disent pas merci : l’origine de l’ingratitude

Next article

Comments

Comments are closed.