Grâce à différents auteurs, nous voyons aujourd’hui la personnalité différemment. Sigmund Freud, père de la psychanalyse, en est en partie responsable. Grâce à son ingénieuse approche du psychisme humain, il a trouvé des réponses à nos comportements, en construisant des théories qui à son époque étaient encore impensables. L’une d’elles est le modèle génétique de la psychanalyse que vous allez découvrir aujourd’hui.
L’étude de la sexualité et de l’inconscient n’ont certainement pas une origine exclusive à Freud. Cependant, c’est lui-même qui nous a permis de connaître ces aspects de l’être humain depuis une perspective différente : celle de la psycho-dynamique. Ses théories, études, pratiques clinique et publications ont supposé une importante révolution.
Ses hypothèses au sujet de la sexualité ont suscité beaucoup de réactions. Elles allaient au-delà du raisonnement de l’époque. Il a même osé travailler sur des questions aussi polémiques que la sexualité chez les enfants.
« Les premières notions de sexualité apparaissent chez le nourrisson. »
-Sigmund Freud-
Modèle génétique de la psychanalyse : origines
La psychanalyse peut compter sur différents concepts complexes car leurs racines se trouvent au sein même d’autres concepts. Il est donc difficile d’isoler une définition sans devoir en donner une autre. Cela est dû à la complémentarité des concepts qui sont constamment en mouvement. Pour cette raison, nous ne pouvons pas dire que le modèle génétique de la psychanalyse a une origine exclusive.
Il s’agit plutôt d’une disposition théorique qui est née comme le résultat de l’ensemble des explorations antérieures réalisées par Freud. Cela inclut aussi bien ses études et ses recherches que son apprentissage dans certains hôpitaux et son exercice clinique auprès des patients.
Si nous faisions un petit effort et nous concentrions sur l’origine concrète de ce modèle, nous pourrions dire que cette théorie a commencé à se consolider dans le livre Trois essais sur la théorie sexuelle. C’est un livre qui nous rapproche de la compréhension de la sexualité humaine d’un point de vue psychanalytique.
Modèle génétique de la psychanalyse : de quoi s’agit-il ?
Freud a proposé différents modèles pour comprendre le concept de personnalité. Le modèle génétique est l’un d’entre eux. Les autres modèles sont : le modèle topographique, le modèle dynamique, le modèle économique et le modèle structurel.
Concrètement, le modèle génétique insiste sur la recherche de gratification par le biais de la stimulation des différentes zones érogènes. Cette recherche concernerait la totalité de notre cycle vital. L’enfance en ferait donc partie.
Selon la gratification obtenue, nous développerons différents types de personnalité. Si l’on ressent de la frustration, la personnalité ne sera pas la même que si l’on ressent une gratification excessive. De cette manière, chaque être humain sera singulier pour la psychanalyse car il va se développer différemment.
Etapes du développement psycho-sexuel du point de vue de la psychanalyse
Le modèle génétique de la psychanalyse comprend différentes étapes. Chaque étape se différenciera par la localisation de la zone érogène, la fixation et la frustration soudain. Chacune des phases correspondrait en réalité à la théorie du développement psycho-sexuel.
Etape 1
Etape orale : de 0 à 18 mois. A ce stade, la zone érogène de l’individu correspond à la bouche. La satisfaction sera atteinte par le biais de la bouche, en faisant des bisous, en léchant, en mordant et en mangeant par exemple. L’étape orale se divise en 2 phases : la phase orale passive au cours de laquelle c’est le mouvement de succion qui donne du plaisir, et la phase orale active qui se caractérise par la poussée des dents qui permettront de mordre. La fixation à cette étape donne lieu à une personnalité réceptive pour laquelle la source de plaisir est orale. C’est par exemple le cas des fumeurs. La frustration soudaine donnera au contraire lieu à une personnalité agressive chez laquelle la recherche de plaisir est hostile.
Etape 2
Etape anale : de 18 mois à 4 ans plus ou moins. Le centre de plaisir est alors l’anus, associé aux actions d’expulsion et de rétention. La phase anale sadique est caractérisée par l’expulsion des excréments. La fixation à cette étape peut être associée à la tendance à faire des folies avec son argent. Une phase anale passive caractérisée par le contrôle des sphincters peut provoquer une tendance à la radinerie pour maintenir le contrôle.
Etape 3
Etape phallique : de 4 à 7 ans plus ou moins. Les zones érogènes sont à ce moment là les parties génitales. A ce stade, la curiosité de l’enfant vis-à-vis de son corps augmente. La masturbation est donc fréquente. L’angoisse concernant la différence de sexe se développe et l’on s’identifie à notre père ou à notre mère. C’est à ce moment là que peut se développer le complexe d’œdipe, un processus qui va structure notre personnalité. Lorsque le complexe d’œdipe est positif, l’enfant ressentir de l’attirance pour le géniteur du sexe opposé et de la haine et de la rivalité vis-à-vis du géniteur de même sexe. Si le complexe d’œdipe est négatif, l’enfant est attiré par le parent de même sexe et rejette celui du sexe opposé.
Etape 4
Etape de latence : de 7 à 12 ans environ. Lors de cette étape, la pulsion sexuelle est réprimée afin de permettre à l’enfant de s’intégrer dans son environnement et de faciliter son apprentissage. La personnalité prend forme et commence à se structurer. Cette étape se caractérise par le jeu des enfants avec des enfants du même sexe.
Etape 5
Etape génitale : 12 ans et au-delà. Les zones érogènes deviennent alors les parties génitales. C’est à partir de là que se réaffirme l’identité sexuelle. Les fantaisies œdipiques réapparaissent. Lors de l’adolescence, la pulsion sexuelle s’oriente davantage vers les relations sexuelles.
Le développement psycho-sexuel est un processus dynamique. Pour cette raison, les phases cohabitent sans rigidité. En fonction du déroulement du processus, différents troubles pourront alors se manifester.
Comme nous l’avons vu, le modèle génétique de Freud nous offre une approche originale de la personnalité de l’individu en tenant compte de sa sexualité. C’est une perspective qui était à l’époque révolutionnaire et qui est encore aujourd’hui polémique.
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