Zelda Fitzgerald : biographie d’une muse brisée

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Zelda Fitzgerald est entrée dans l’histoire en tant qu’épouse «déséquilibrée» du grand écrivain F. Scott Fitzgerald. Elle a été l’une des premières flappers des années folles aux États-Unis. Ces femmes ont dirigé toute une révolution en adoptant de nouveaux styles esthétiques et de nouveaux modes de vie.

Elles ont jeté les corsets, se sont coupés les cheveux et ont raccourci leurs jupes. Elles fumaient et buvaient en public, fréquentaient des salles de jazz et conduisaient leurs propres véhicules. Il a s’agit d’une période très importante pour les femmes qui commençaient à revendiquer des rôles différents dans la société.

C’était une génération de femmes qui aspiraient à développer leur propre carrière professionnelle. Qui avaient des préoccupations au-delà de la constitution d’une famille et de la poursuite de rôles plus traditionnellement féminins. Zelda Fitzgerald était une référence de cette époque et sa vie est le reflet des objectifs que ces femmes poursuivaient. C’est aussi un exemple des conséquences d’une telle philosophie dans une société qui n’était probablement tolérante qu’avec les apparences.

Qui était Zelda Fitzgerald ?

Zelda Fitzgerald est née à Alabama en 1900. Elle était la fille d’un père strict et traditionnel du sud. Zelda était une jeune fille gaie et extravertie. Elle était rebelle et très loin des rôles féminins traditionnels de sa petite ville. Lors d’une soirée, elle rencontre un jeune homme promis à une grande carrière dans les lettres, bon vivant et gros buveur.

Ce jeune homme deviendrait l’un des écrivains les plus célèbres des États-Unis: Francis Scott Fitzgerald. Scott écrivait alors son premier roman, dont le personnage principal était inspiré de Zelda. A sa publication, le succès a été énorme. C’est au cours de cette période que Zelda se rend à New York, à 18 ans, pour l’épouser.

Le couple devient une célébrité. Ils étaient le couple à la mode, riches, célèbres et désireux de croquer la vie à pleines dents. Scott continue à écrire, toujours inspiré par sa muse. Les expériences, phrases, conversations, les journaux intimes et les lettres intimes de Zelda ont été les sources d’inspiration de Scott, lui ayant permis de composer ses histoires.

Zelda veut écrire

Zelda Fitzgerald a reçu des offres pour écrire ses propres livres et articles. Elle a écrit des histoires autobiographiques, mais les éditeurs les ont rejetées parce qu’elles semblaient plagier le travail de son mari. Ce dernier n’a en aucun cas consenti à ce que Zelda le copie. S’en sont alors suivies de nombreuses et violentes disputes entre eux. À ce moment-là, Scott était déjà devenu un alcoolique, ses infidélités étaient à l’ordre du jour et il dépensait plus qu’il ne gagnait.

Ils décident de s’installer en France, où ils continuent à mener leur vie sociale trépidante et à côtoyer de nombreux intellectuels de la génération dite perdue. Zelda essaie de continuer à écrire. Elle commence également à peindre et à s’entraîner en tant que danseuse professionnelle. Elle tombe amoureuse d’un pilote français et demande à Scott de divorcer. Ce dernier décide de la garder à la maison jusqu’à ce qu’elle renonce à sa demande. C’est alors que Zelda fait sa première tentative de suicide.

Le caractère de Zelda devient erratique. Scott ne perd pas l’occasion de la ridiculiser publiquement et de lui rendre la vie impossible. Il assoit ses amantes à table avec sa femme et sa fille, et son amitié étrange et très spéciale avec Ernest Hemingway rend les choses encore plus difficiles.

Zelda Fitzgerald et les institutions psychiatriques

Après son échec en tant que danseuse, Zelda fait une grosse dépression. Elle fait publier son livre Accordez-moi cette valse, ce qui exaspère Scott. Il l’accuse d’avoir utilisé le matériel biographique de Zelda qu’il avait réservé pour son propre livre. Juste après la publication du livre, Scott enferme Zelda dans un établissement psychiatrique très onéreux où on lui diagnostique une schizophrénie. Elle subit donc de nombreuses séances d’électrochoc. Zelda passera le reste de sa vie dans des établissements psychiatriques jusqu’au jour de sa mort.

De nombreux médecins et biographes soutiennent que Zelda ne souffrait pas de schizophrénie. Certains parlent d’un trouble bipolaire, d’autres de personnalité limite. En réalité, la vie de Zelda avec son mari alcoolique et coureur de jupons, les pressions constantes subies du fait de son statut social et le handicap professionnel évoqué par Scott constituaient des raisons suffisantes pour imposer à quiconque de véritables montagnes russes émotionnelles.

Zelda Fitzgerald

La maladie de Zelda

Fait intéressant, l’histoire de Zelda et les diagnostics de maladie mentale se répètent au XXe siècle avec de nombreuses autres femmes artistes. La liste des suicides et des diagnostics de troubles mentaux chez les artistes du XXe siècle est très longue, en particulier chez les femmes.

Il semble que ce halo de génie et d’excentricité caractéristique des artistes masculins était considéré comme une maladie mentale traitable si les génies étaient des femmes. Les diagnostics et traitements à l’électrochoc comme ceux reçus par Zelda Fitzgerald se répètent dans toutes les figures d’expression artistique. Des artistes tels que l’écrivaine Sylvia Plath, les artistes surréalistes Dora Maar et Leonora Carrington ou la sculptrice Niki de Saint-Phalle ont été soumises aux mêmes traitements.

Il en va de même pour beaucoup de femmes qui ont été emprisonnées après avoir montré des signes minimaux d’instabilité émotionnelle. Ainsi, des milliers d’américaines, cultivées et intelligentes, sont tombées dans le piège de la dépressionElles n’étaient pas autorisées à se produire, à faire partie du marché du travail : elles étaient en quelque sorte condamnées.

Après une simple dépression nerveuse ou le plus petit acte de rébellion, elles ont été diagnostiquées comme névrotiques, psychotiques ou schizophrènes, et soumises à l’électrochoc. Avec un peu de chance, elles rentraient chez elles après un certain temps, dociles, soumises, incapables de se souvenir de qu’elles étaient ou de reconnaître leurs propres enfants. À ce jour, ce type de traitement (TEC) continue d’avoir autant de défenseurs que de détracteurs.

 

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