Les animaux sont-ils conscients de leur souffrance ? Tous ceux qui cohabitent avec un animal connaissent parfaitement la réponse. Mais que nous indique la neuroscience à ce sujet ? La science peut-elle enfin nous garantir le fait que les animaux ont conscience de leur propre souffrance et de la souffrance des autres ?
Comme nous nous en doutons, la réponse est oui. La neuroscience prouve fermement que les mammifères, les oiseaux et d’autres espèces sont totalement conscientes de leur souffrance. L’information n’est pas nouvelle. En 2012, la déclaration de Cambridge avait évoqué ce sujet en mettant sur table des preuves inégalables. Les recherches sont encore d’actualité et elles ne cessent de confirmer cette vérité.
Chez les humains et les animaux, des circuits homologues ont été identifiés concernant l’expérience de la conscience. Il semblerait que les circuits neuronaux qui s’activent lorsqu’un animal ressent une émotion sont les mêmes que ceux qui s’activent chez l’être humain ressentant la même émotion.
Des neurologues connus du monde entier se concentrent sur cette étude. Ils confirment le fait que les animaux ont conscience de leur propre souffrance.
La déclaration de Cambridge
Le 7 juillet 2012, un groupe de scientifiques reconnus signa le déclaration de Cambridge sur la conscience. Ce document déclare le fait que les êtres humains ne sont pas les seuls êtres conscients. Une quantité importante d’animaux, vertébrés ou non, fait également partie de cette catégorie d’êtres vivants. Cela signifie qu’ils sont des êtres sensibles et qu’ils comprennent ce qui leur arrive. Ces êtres passent par des états mentaux pouvant être positifs ou négatifs pour eux.
Il existe un consensus scientifique démontrant que les animaux possèdent des substrats neuro-anatomiques, neuro-chimiques et neuro-physiologiques des états conscients et qu’ils sont capables d’adopter des comportements intentionnels. Cela signifie que les humains ne sont pas les seuls êtres à posséder les substrats neurologiques générant la conscience.
Philip Low (fondateur et directeur exécutif de l’entreprise de neuro-diagnostic NeuroVigil en Californie), Christof Koch (de l’institut Allen de Sciences du Cerveau à Seattle), David Edelman (de l’institut de neurosciences de la Jolla en Californie) et d’autres neuro-scientifiques prestigieux sont à l’origine de l’émission de la déclaration de Cambridge.
Ce manifeste est un message clair qui confirme la chose suivante : en étant capable de vivre des expériences positives et négatives, un individu peut être blessé. Il faut absolument avoir cela en tête lorsque l’on est sur le point de donner à quelqu’un une considération non discriminatoire.
Les études récentes
Depuis l’émission de cette déclaration, d’autres études ont été réalisées et elles ne cessent de confirmer le manifeste. Jarrod Bailey et Shiranee Pereira présentèrent en 2016 une recherche sur les circuits cérébraux associés aux émotions et à l’empathie chez les chiens. Cette étude confirme et élargit les conclusions de la déclaration de Cambridge.
L’INRA, en collaboration avec l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire, a réalisé une nouvelle évaluation scientifique sur la conscience animale. Les résultats furent présentés en 2017 à Parme (Italie). Cette recherche prouve le fait que les animaux sont équipés de systèmes nerveux. Ces derniers soutiennent les processus conscients d’informations complexes associés à l’expérimentation d’émotions négatives causée par des stimulations nociceptives.
L’étude a basé ses observations sur différentes espèces parmi les primates, les corvidés, les rongeurs et les ruminants. La recherche a prouvé que les animaux dotés de mémoire autobiographique (comme c’est le cas chez les primates, les corvidés et les rongeurs) peuvent avoir des désirs et des objectifs qui s’associent au passé et au futur. Ils peuvent donc être affectés négativement par l’expérience aversive.
Nous n’avons désormais plus d’excuses
7 ans après la mise au jour de preuves solides au sujet de la conscience qu’ont les animaux de leur souffrance et au vue de la multitude d’études postérieures le confirmant, nous n’avons plus d’excuses pour maltraiter les animaux sous prétexte qu’ils ne souffrent pas.
Tous ceux qui se vantent et défendent leur droit de se divertir en faisant du mal aux autres devront trouver un autre argument pour se justifier car la science va à leur encontre.
De la même manière, la régulation du droit des animaux à la protection et au bien-être a actuellement un écho très important dans le domaine juridique. Les manifestations des recherches se transforment peu à peu en lois et affecteront d’autres domaines.
L’étude de la conscience humaine est très complexe. Il semblerait cependant qu’elle s’associe désormais à l’étude de la conscience de nos compagnons de planète. Malgré les quelques voix dissonantes, ce changement de situation est une bonne nouvelle.
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