L’attachement est une caractéristique qui définit les mammifères. L’étude sur la neurobiologie de l’attachement humain s’appuie donc également sur des recherches réalisées sur des animaux. Selon des documents récents, il semblerait que l’attachement se base sur l’interférence d’ocytocine et de dopamine dans le corps strié.
Tout au long de la vie, les différents attachements humains partagent la neurobiologie sur laquelle ils se basent. En général, ils se caractérisent par la synchronie du comportement et l’intégration des réseaux corticaux et sous-corticaux impliqués dans les mécanismes de récompense et de motivation, de simulation incorporée et de mentalisation.
La neurobiologie commune de l’attachement humain
Selon Ruth Feldman, chercheuse dans le domaine de la neurobiologie de l’attachement humain, l’étude de l’attachement des mammifères doit se faire dans une optique de développement. Ainsi, le cortex cérébral associatif est connecté, en grande partie, par des expériences précoces dans des contextes d’éducation d’enfants.
Les attachements qui se créent postérieurement, que ce soit ceux de couples, d’amis proches ou de membres d’un groupe, réutilisent le processus de base établi par le lien initial mère-enfant au cours de « périodes sensibles » précoces.
Ces « périodes sensibles » se définissent comme des fenêtres de temps précoces et spécifiques dans la vie. Quand le cerveau doit faire l’expérience de certains apports environnementaux pour une maturation adéquate. Dans le contexte de l’attachement, ceux-ci impliquent les comportements typiques d’éducation de l’espèce.
Propositions du modèle de neurobiologie de l’attachement humain
Dans son étude, la docteure Feldman réunit quelques propositions du modèle de neurobiologie de l’attachement humain. Les voici :
- Comme nous l’avons commenté un peu plus tôt, l’étude des attachements humains implique une perspective de développement. Ainsi, le lien entre les mammifères serait consolidé par des systèmes neurobiologiques. Ceux-ci viendraient de la relation de la mère avec ses petits au cours des premières périodes sensibles.
- La continuité des systèmes neurobiologiques nourrit les liens humains. Les attachements humains réutilisent donc le processus de base établi par le lien parents-enfants pour former d’autres attachements, tout au long de la vie. C’est par exemple le cas de l’attachement romantique ou des amitiés proches.
- Les liens humains sont sélectifs et durables. Ils se font dans un objectif d’attachement et durent longtemps, voire toute la vie.
- Le lien se base sur le comportement déclenché par l’expression de schémas de comportement spécifiques à l’espèce, à la personne et à la culture. Le cerveau lié à l’union et les systèmes neuroendocriniens sont activés par le comportement lié à l’attachement.
- La synchronie du comportement biologique est une caractéristique clé des attachements humains. Ainsi, ces derniers se caractérisent par la jonction du comportement non-verbal et de la réponse physiologique coordonnée parmi les personnes au cours du contact social.
- Le rôle central du système d’ocytocine et la connexion dopamine-ocytocine sont impliqués dans la maternité humaine. Ils jouent aussi un rôle dans la paternité, la coparentalité, l’attachement romantique et l’amitié proche. L’intégration d’ocytocine et de dopamine dans le corps strié déclenche l’union, en enveloppant les attachements de motivation et d’énergie.
Autres propositions
- La formation de liens implique une plus grande activité et une interférence plus stricte dans les systèmes importants. L’activation et les liens les plus étroits dans les systèmes qui s’occupent de l’affiliation, de la récompense et de la gestion du stress peuvent être observés lors des périodes de formation de l’attachement.
- Les attachements humains favorisent l’homéostasie, la santé et le bien-être tout au long de la vie. Les attachements sociaux améliorent la santé et génèrent du bonheur. L’isolement social, lui, ne fait qu’augmenter le stress et empirer la santé.
- Les modèles d’attachement se transmettent d’une génération à une autre. Les modèles de comportement observés au début de la vie organisent la disponibilité d’ocytocine et la localisation du récepteur dans le cerveau du bébé. Ils configurent donc la capacité à éduquer la génération suivante.
- Le cerveau humain est un organe qui s’appuie sur l’attachement mère-enfant et la proximité du corps de la mère pour fonctionner au sein de l’écologie sociale. Le cerveau immature du jeune mammifère, au moment de sa naissance, a besoin d’être proche d’une mère qui l’allaite, comme un organe qui répondrait constamment au monde social.
- Les liens humains expérimentés tout au long de la vie nous transforment. Ils ont le potentiel de réparer des relations négatives avec des relations postérieures beaucoup plus positives. La grande plasticité du cerveau social humain et sa nature basée sur le comportement permettent aux attachements suivants de réorganiser les réseaux neuronaux et de réparer, en partie, les expériences négatives.
Conclusion
Il semblerait donc que la neurobiologie de l’attachement humain s’appuie sur les interactions d’ocytocine et de dopamine dans le cerveau. Par ailleurs, ces systèmes cérébraux se formeraient au moment de l’attachement vécu dans l’enfance. Il est donc intéressant de savoir que ces systèmes finissent par être recyclés pour créer de nouveaux liens. Comme ceux d’amour ou d’amitié.
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