Le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur à la définition complexe. L’une de ses principales caractéristiques est que les personnes qui en souffrent sont victimes d’oscillations rapides et drastiques de l’humeur, et ce de façon soutenue. Ces fluctuations les empêchent de se sentir réellement bien -même si elles connaissent des états d’euphorie- et affectent de manière considérable leur capacité d’adaptation.
Ces changements d’humeur apportent des problèmes dans les relations affectives, en plus d’autres complications. En fait, l’instabilité émotionnelle a des conséquences sur les relations affectives, et surtout sur les relations de couple. Il est compliqué d’avoir une relation avec quelqu’un qui vit des changements d’humeur aussi drastiques.
Maintenir une relation affective nécessite de connaître l’autre, de le comprendre, d’être flexible et stable (être prévisible, d’une certaine façon). Se lier à une personne qui vit des épisodes de manie et/ou des épisodes dépressifs qui ne sont pas vraiment liés aux expériences de sa vie est une énorme pierre sur le chemin des relations. Nous allons donc vous expliquer ce qu’est le trouble bipolaire et comment il conditionne le cercle social et la satisfaction de la personne qui en souffre.
Qu’est-ce que le trouble bipolaire ?
Les personnes considèrent à tort des changements d’opinions, de pensées et de sentiments comme des traits de la bipolarité. En d’autres termes, on croit qu’être heureux un jour et triste le lendemain signifie « être bipolaire ». Or, ce n’est pas du tout le cas. Pour qu’un trouble bipolaire soit diagnostiqué, une série de critères diagnostiques doivent être remplis. Les statistiques nous disent que cela ne concerne qu’entre 0,5 et 1,6% de la population générale.
Sur le plan général, une personne qui souffre du trouble bipolaire doit connaître une phase d’humeur très élevée, des comportements impulsifs qui impliquent de grandes dépenses, des plans ou des changements radicaux et un faible besoin de dormir pendant au moins deux semaines. Par conséquent, être très heureux ou très triste d’un jour à l’autre n’a rien à voir avec le trouble bipolaire. Nous pouvons connaître des changements d’humeur ou de personnalité sans que cela ne soit considéré comme une pathologie mentale.
Que savons-nous sur le trouble bipolaire et les relations affectives ?
Les relations avec une personne atteinte du trouble bipolaire sont compliquées. Cependant, si le trouble est contrôlé et si celui/celle qui en souffre devient stable, la vie peut être à 100% normalisée. Ainsi, les personnes avec un trouble bipolaire tombent amoureuses comme tout le monde, sauf si elles sont en pleine phase de manie : dans ce cas, leur humeur est si euphorique et positive qu’elles mélangent tous les sentiments.
Par conséquent, au niveau général, le fait de tomber amoureux et le début d’une relation affective se font comme chez le reste des personnes. Il faut juste veiller à ce que les relations sentimentales ne commencent pas en même temps que des phases d’humeur euphorique.
Lorsque nous pensons au trouble bipolaire et aux relations affectives, nous pensons à l’instabilité des sentiments. Si nous pensons avoir un conjoint avec un trouble bipolaire, nous imaginons probablement un type de relation chaotique et changeant.
Or, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, avec un traitement psychiatrique pour stabiliser l’humeur, une thérapie et un suivi psychologique, la personne est capable de maintenir une relation stable. La relation aura des hauts et des bas qui seront peut-être un peu plus profonds et sévères que ceux d’autres couples. L’important sera la façon dont le couple et leur entourage les géreront.
« Les personnes avec un trouble bipolaire tombent amoureuses comme tout le monde, sauf si elles sont en pleine phase de manie : dans ce cas, leur humeur est si euphorique et positive qu’elles mélangent tous les sentiments. »
Le trouble bipolaire et les changements d’opinion : mythe ou réalité
Le terme bipolaire fait partie de notre langage quotidien. Que ce soit pour plaisanter ou non, beaucoup de personnes portent cette étiquette alors qu’elles sont loin de souffrir de ce trouble.
Par ailleurs, le trouble bipolaire n’est pas nécessairement lié aux changements d’opinion. Ainsi, lorsque nous pensons au trouble bipolaire et aux relations affectives, nous n’avons aucune raison d’imaginer une relation où l’on changerait constamment d’idées, d’attitudes, de motivations et d’objectifs.
Cependant, il est très important de garder à l’esprit le fait que l’énergie dont dispose une personne bipolaire peut changer d’une semaine à l’autre et de manière très significative. Le niveau d’énergie ou d’activation peut se modifier facilement et cela peut affecter les plans du couple, l’envie de faire des activités ou des voyages, par exemple. Être dans une relation affective avec une personne atteinte du trouble bipolaire implique de s’ajuster à ses changements d’activation mentale et physique. Or, ce n’est pas un obstacle insurmontable : on peut réussir à gérer ce point de façon adéquate.
Que pouvez-vous faire si vous avez une relation avec une personne atteinte du trouble bipolaire ?
Même si un trouble contrôlé n’implique pas de grands problèmes, il faut savoir gérer de façon adéquate le trouble bipolaire et les relations affectives. Voici donc certains conseils et aspects à prendre en compte. Dans un premier temps, avoir une relation avec quelqu’un qui souffre du trouble bipolaire implique de bien connaître cette maladie mentale. Il est nécessaire que les deux membres du couple sachent ce qui est en train de se passer, comment cela se manifeste et quoi faire au cours d’une crise. Par exemple, le conjoint d’une personne bipolaire doit connaître les signaux qui indiquent un épisode de manie ou de dépression.
Équilibre et organisation
Par ailleurs, les niveaux de stress quotidien doivent être surveillés avec attention : ils peuvent déclencher des épisodes au cours desquels l’humeur devient extrême. Au moment d’envisager une relation affective, les couples doivent trouver un équilibre dans la répartition des tâches et des responsabilités. La personne qui souffre de bipolarité ne doit pas connaître de surcharge car les exigences et la sensation soutenue de ne pas finir les choses à temps augmentent les possibilités de rechute.
« Au moment d’envisager une relation affective, les couples doivent savoir que la charge quotidienne de tâches et de travail doit être une charge saine et pas trop exigeante. »
Les personnes atteintes du trouble bipolaire doivent avoir une routine très contrôlée, avec des horaires de sommeil et de repas stables, en évitant les changements brusques (Becoña et Lorenzo, 2001). Elles peuvent sortir faire la fête et rester éveillées toute la nuit, se lever tard et manger à des heures différentes les week-end mais si elles commencent à se sentir « bizarres », elles auront besoin de compréhension et d’empathie parce qu’elles ne sont pas coupables de la souffrance qu’elles ressentent ou provoquent.
Pour conclure, avoir un conjoint avec un trouble bipolaire implique un grand effort d’adaptation. Par ailleurs, le fait que le compagnon ou la compagne s’implique dans le suivi psychiatrique et psychologique améliore aussi la situation. Plus le partenaire s’implique dans le trouble, moins la relation en pâtira. Souvenez-vous que l’on contrôle de plus en plus les maladies mentales et qu’un trouble bipolaire n’a aucune raison d’être un obstacle insurmontable pour une relation.
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