Depuis l’Antiquité, la philosophie est une discipline qui a tenté de résoudre les mystères caractérisant notre vie, notre monde et les raisons de notre existence. Avant de connaître les sciences, l’humanité tentait déjà de répondre à des questions déterminées de manière variée. Les mythes et les idées concernant la création sont apparus en premier. Ils ont été suivis par la naissance de la philosophie et de raisonnements plus ou moins objectifs.
Cette première philosophie cherchait à trouver une explication à notre existence et à la nature du monde. Il s’agissait en fait de donner une définition de « l’arche« . Le passage du temps et les progrès ont permis à la philosophie de se diversifier en plusieurs branches qui sont devenues ensuite différentes disciplines. La philosophie est en fait postérieure à la psychologie. Pour cette raison, les philosophes ont, depuis l’Antiquité, effectué des recherches afin de percevoir la réalité chez les êtres humains.
L’un des grands philosophes ayant contribué à cette recherche a été David Hume. Cet auteur a travaillé sur l’importance de l’apprentissage, des habitudes et sur l’inexistence d’une connaissance primordiale innée. Evidemment, ces principes furent très influents dans la philosophie de l’époque et un siècle plus tard, lorsque la psychologie s’était plus ou moins installée et différenciée, ils ont également eu un impact conséquent.
Antécédents de Hume
Afin de comprendre la philosophie de Hume, il est important de souligner ses antécédents. Au cours de la Renaissance, deux courants philosophiques opposés on fait leur apparition.
L’un deux était le rationalisme. C’était une théorie qui défendait le postulat suivant : l’être humain naît en possédant différentes vérités considérés comme universelles. A partir de celles-ci, il interprète la réalité.
A l’extrême opposé on trouve un autre courant : l’empirisme. C’était une théorie qui défendait le fait que l’être humain n’apprend qu’au travers de l’expérience. On considère alors que nous ne possédons pas de connaissances innées. L’un des principaux représentants de ce courant était sans aucun doute David Hume. Au travers de cet article, vous découvrirez les aspects importants de son raisonnement, de sa vie et de son œuvre.
David Hume : sa vie
Il est né en 1711, à Edimbourg en Ecosse. Sa famille était aisée. Son père était avocat mais il est décédé lorsque Hume n’était encore qu’un enfant. Pour cette raison, il avait en tête d’étudier également le Droit pour suivre les pas de son père. David Hume a fait ses études au College d’Edimbourg, où il a eu pour professeurs des disciples d’Isaac Newton.
Plus tard, il s’est rendu à l’université d’Edimbourg pour étudier le droit et remplir les désirs de sa famille. Cependant, il a abandonné ses études car elles n’étaient pas à son goût. Ensuite, il a déménagé à Bristol afin de s’ouvrir la voie du commerce. Mais après avoir souffert d’une crise, il a annoncé ceci : « je ressens une aversion insoutenable envers toute chose, exceptés les études de philosophie et le savoir en général« .
Des années après, il a voyagé en France où il a vécu entre 1735 et 1737. Il s’est d’abord arrêté à Reims puis ensuite à La Flèche, l’actuelle Sarthe. Là, il a rédigé le Traité de la Nature Humaine, une œuvre qu’il a publiée dès son retour à Londres et dans laquelle on perçoit le germe de sa philosophie postérieure. Néanmoins, cette publication a été un échec, ce qui a motivé son retour en Ecosse.
Alors qu’il vivait à Edimbourg, il a publié en 1742 la première partie de son œuvre Essais moraux, littéraires et politiques, qui a eu un succès considérable. Plus tard, il a occupé différents postes : percepteur du Marquis d’Annandale, secrétaire du général St Clair et bibliothécaire du Collège d’Avocats d’Edimbourg.
Au cours de l’année 1763, il a intégré l’Ambassade de Paris grâce à l’aide de Lord Hertford. C’est dans cette ville qu’il a développé ses relations avec d’Alembert, Diderot et Jean-Jacques Rousseau. Son séjour dans la capitale française s’est prolongé jusqu’à 1769, année au cours de laquelle il a décidé de rentrer de manière définitive à Edimbourg afin de se dédier à l’écriture jusqu’à sa mort en 1776.
Raisonnement de David Hume
« La beauté des choses repose dans l’esprit de celui qui les contemple. »
-David Hume-
Afin de prendre connaissance des pensées de David Hume, la première chose à faire est de se pencher sur son œuvre et de définir la théorie empiriste qu’il a toujours définie. L’empirisme est fondé sur une série de principes :
Il n’existe pas de connaissances innées
Les être humains ne naissent pas avec des schémas de pensée et des connaissances leur dictant comment interpréter la réalité. Pour le courant empirique, toute connaissance au sujet de la réalité est le fruit d’expériences vécues.
Les expériences peuvent être internes ou externes. Elles peuvent être le fruit d’une réflexion propre et de la connaissance de notre vie intérieure ou au contraire celui des sensations et des perceptions du monde. Pour les empiristes, il n’existe rien avant l’expérience. Nous apprenons au travers du monde sensible. L’esprit est comme une table rase et un papier blanc sur lesquels nous écrirons la connaissance acquise progressivement.
Ces idées, très présentes dans le raisonnement de David Hume, suivent les traces d’autres auteurs empiristes tels que John Locke. Cependant, elles diffèrent dans les limites de l’expérience. Locke croyait que l’on pouvait accéder à la connaissance des réalités au-delà du domaine de la sensibilité alors que selon Hume (et d’après la nature de son expérience), la connaissance n’était réduite qu’aux simples perceptions.
Il existe deux types de connaissances
Selon Hume, il existe deux types de connaissances. On trouve d’une part les impressions. Elles correspondent aux pensées qui surgissent de la racine des expériences que nous vivons grâce à nos sens. D’autre part, on trouve les idées. Elles sont abstraites et ambiguës et ne surgissent pas au travers des sensations physiques.
Tout cela provient de la perception. Les impressions seraient en fait la connaissance immédiate comme conséquence de la perception. Les idées seraient donc en fait dérivées des impressions. Par conséquent, elles sont plus complexes. Hume évoque également le concept de l’imagination qui est capable de modifier les idées.
Il existe deux types de discours différents
David Hume distingue les discours probables dérivés d’un fait pouvant se produire ou non, dans un espace de temps déterminé. On peut par exemple dire « un jour, le Soleil peut ne pas se lever ». Le Soleil se lève tous les jours et nous le savons car c’est une connaissance acquise par l’habitude, la perception et la conviction. D’autre part, les démonstrations existent. En raison de leur structure logique, elles peuvent être démontrées sans problème. Par exemple : 4 + 4 = 8.
Les uns comme les autres sont ceux qui nous permettent de construire nos habitudes. Ils vont définir notre manière de vivre même s’ils ne sont pas exactement égaux à ce que la réalité établit. Ces principes fondamentaux ont été présentés dans les principales œuvres de Hume : Traité sur la nature humaine, Essais moraux, politiques et littéraires et Enquête sur l’entendement humain.
David Hume et la psychologie
En définitive, David Hume est l’un des auteurs les plus importants du courant connu sous le nom d’empirisme. C’est un auteur dont l’apport et la philosophie furent fondamentaux pour la compréhension et la perfection de ce fameux courant. La théorie de la connaissance est l’une des branches de la philosophie qui est le plus liée à la psychologie. Pour cette raison, il n’est pas étrange que Hume ait eu une énorme influence sur la psychologie.
Pour David Hume, comme pour la psychologie actuelle, nous ne naissons pas avec nos pensées et nos émotions. Elles sont acquises petit à petit et elles se développent grâce aux expériences vécues. Hume écarte tout type de connaissance innée et il renforce l’idée de l’apprentissage humain. C’est sans doute un auteur qui nous invite à réfléchir à nos perceptions et à notre manière de comprendre le monde.
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