Le délire dans la maladie d’Alzheimer

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La maladie d’Alzheimer est la cause la plus fréquente de démence. Ainsi, la déficience des fonctions cognitives semble être au cœur des symptômes cognitifs de la maladie. Cependant, d’autres symptômes peuvent jouer un rôle important. Parmi beaucoup d’autres, le délire est présent dans la maladie d’Alzheimer.

Ce trouble neurocognitif se caractérise par des changements dans la cognition et l’attention. C’est généralement la conséquence physiologique d’une complication médicale. De plus, la maladie d’Alzheimer est un processus dégénératif caractérisé par la perte des neurones cholinergiques. Ceux-ci sont essentiels au bon fonctionnement du cerveau.

Le délire est un trouble clinique qui affecte l’attention et la cognition. Cependant, sa physiopathologique n’est pas bien connue. Bien que les troubles cognitifs et la démence soient constamment identifiés comme les principaux facteurs de risque de délire (2,3), les mécanismes qui contribuent à ce risque accru demeurent incertains.

Selon une étude publiée en 2009, la présence du délire est une condition qui peut affecter la cognition. Ainsi, entre 66 % et 89 % des patients atteints de la maladie d’Alzheimer manifestent ce symptôme. Il semble donc que ces deux pathologies puissent aller de pair.

Ainsi, cette étude montre que le délire dans la maladie d’Alzheimer accélère la trajectoire du déclin cognitif chez les patients hospitalisés.

Le délire

Pathologiquement, le délire est le résultat d’un dysfonctionnement cérébral diffus. Apparemment, il y a plusieurs causes au délire. Les auteurs Blass et Gibson combinent ces causes en deux causes possibles :

  • Les médicaments ou les drogues
  • Une altération du métabolisme cérébral

L’intoxication médicamenteuse est habituellement une cause de délire. Toutefois, il semble que bon nombre des affections qui peuvent causer le délire ont tendance à causer la démence si elles sont prolongées. Par exemple, l’hypoxie ou l’hypoglycémie peuvent causer un dysfonctionnement cérébral et le délire. Mais si elles sont graves et prolongées, elles peuvent causer des lésions cérébrales permanentes et la démence[5].

Le lien entre le délire et la maladie d’Alzheimer

Aujourd’hui, le délire et la démence sont classés comme des processus différents. Cependant, entre les années 1930 et 1970, le délire et la démence ont été classés en différentes formes ou étapes du même processus. Par exemple, en 1959, Engel et Romano (1) ont écrit :

« Comme pour les types plus familiers d’insuffisance organique, [l’insuffisance cérébrale] fait référence à ce qui évolue lorsqu’elle interfère avec le fonctionnement de l’organe dans son ensemble, pour quelque raison que ce soit… Cela peut être réduit à deux processus sous-jacents, l’échec des processus métaboliques… ou la perte[des unités fonctionnelles] par la mort… Le délire fait référence au trouble le plus réversible et à la démence au trouble irréversible… Ces états doivent être considérés comme …différents degrés. »

Ainsi, on pourrait dire que le délire et la maladie d’Alzheimer sont associés à des taux métaboliques cérébraux réduits. De plus, les deux pathologies sont associées à une altération de la fonction cholinergique.

Dans la démence d’Alzheimer, contrairement au délire, il y a aussi des signes de lésions cérébrales structurelles. Cependant, si l’on découvrait à l’autopsie qu’un patient confondu avec le diagnostic de délire présentait les stigmates pathologiques de la maladie d’Alzheimer, le diagnostic deviendrait la maladie d’Alzheimer (au moins aux États-Unis).

maladie d'Alzheimer et détérioration cognitive

Traitement

Les inhibiteurs de la cholinestérase semblent être un traitement pour le traitement du délire et de la maladie d’Alzheimer. C’est donc le médicament approprié pour le délire dans la maladie d’Alzheimer. Les inhibiteurs de la cholinestérase peuvent être particulièrement utiles chez les patients en postopératoire ou chez ceux dont le délire a causé de graves problèmes d’attention.

En Suède, le Dr Bengt Winblad a déjà mené des études pionnières sur cette possibilité. Toutefois, les inhibiteurs de la cholinestérase doivent être utilisés avec prudence, car les agonistes cholinergiques présentent un risque implicite de causer un bronchospasme ou un syndrome des sinus malades. D’autres études sont nécessaires pour vérifier rigoureusement si le traitement cholinergique protège le cerveau contre les encéphalopathies métaboliques et leurs conséquences.

 

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