Le test d’association de mots de Jung est l’un des tests psychologiques les plus intéressants. Il se base sur l’idée selon laquelle notre inconscient est parfois capable de prendre le contrôle de la volonté consciente. Ainsi, un mot peut évoquer les traumas du passé ou révéler un conflit interne non résolu.
Cet instrument a été accepté pendant plusieurs décennies et s’est appliqué à de nombreux contextes. Cependant, il faut signaler que nous sommes face à un test projectif. En tant que tel, et si on s’en sert de façon exclusive, il n’a pas de valeur diagnostique fiable. Il doit s’utiliser avec d’autres ressources et d’autres tests pour parvenir à des conclusions plus claires et ajustées.
L’expérience ou test d’association de mots a été créé au milieu du XXème siècle par Carl Jung. Ce dernier avait un objectif clair : percer les mystères de l’inconscient. Comprendre ses manifestations, lui donner des canaux adéquats pour pouvoir le lire, le comprendre et, enfin, faire émerger ces problèmes qui entravaient la liberté et le bien-être du patient.
La technique ne pouvait pas être plus simple. On présente un mot-stimulus à une personne et celle-ci doit répondre avec le premier terme qui lui vient à l’esprit. Ces concepts stimulus réveillent presque toujours une charge émotionnelle concrète.
Par ailleurs, le thérapeute doit aussi lire les réponses physiques et émotionnelles qu’il interprétera plus tard, une fois que le test de 100 mots sera fini. Même si ce test existe depuis plus d’un siècle, la neuroscience a trouvé des preuves qui appuient son efficacité.
Le test d’association de mots de Jung : objectifs, caractéristiques et application
À première vue, ce test peut ressembler à un jeu : une personne dit un mot et une autre répond la première chose qui lui traverse l’esprit. Or, à travers cette dynamique, on ne prête pas seulement attention au mot évoqué. On doit aussi interpréter la réaction physiologique. Ainsi, le test d’association de mots de Jung se base sur un large plan théorique qu’il vaut la peine de connaître.
L’esprit conscient et les points douloureux
Carl Gustav Jung a travaillé, au début de sa carrière, dans la clinique psychiatrique Burgh ö lzli de l’Université de Zurich, sous la direction d’Eugen Bleuler. Rappelons-nous qu’il s’agit d’une figure essentielle qui a donné vie à de nombreux concepts actuellement utilisés dans le champ de la psychologie clinique et de la psychiatrie.
Dans ce contexte, Jung a commencé à étudier les processus qui accompagnent les traumas et les complexes. Selon lui, une façon de les comprendre et de les faire émerger réside dans les rêves ou l’imagination active. Dans son quotidien avec les patients, il s’est rendu compte que certains mots et expressions agissaient comme des impulsions stimulant l’inconscient.
L’évocation d’un ensemble de mots clés favorisait cette activation et permettait d’entrer en contact avec l’univers psychique du trauma, des peurs et des conflits du patient. Pour prouver cette théorie, Jung a eu l’idée du Word Association Test (WAT) ou test d’association de mots de Jung.
Comment s’applique-t-il ?
Dans un premier temps, Jung a tenu à faire savoir que ce test n’était pas utile à tout le monde. Certaines personnes présentent des résistances excessives, d’autres ne le prennent pas au sérieux et, enfin, quelques-unes ne peuvent pas correctement communiquer (que ce soit à cause de leur âge, de leur capacité de compréhension, de problèmes neurologiques, de déficits du développement, etc.).
- Le test consiste à présenter 100 mots-stimulus au patient.
- À l’écoute de chaque mot, la personne doit dire à voix haute ce qui lui passe par l’esprit, de façon rapide et automatique.
- Le thérapeute écrit le terme évoqué et fait attention à d’autres facteurs. Le temps de réponse, la gêne, l’expression faciale, la posture, le silence, si la personne répète ou non le mot-stimulus…
Fiabilité du test d’association de mots de Jung
Carl Jung s’est rendu compte que cet instrument était extrêmement adéquat pour des groupes familiaux. Grâce à lui, il pouvait observer des modèles de réponse identiques, en identifiant ainsi l’origine de multiples problèmes.
Cependant, il a fini par abandonner ce test et son intérêt pour le champ expérimental de la psychiatrie quelque temps après. Ses théories sur l’inconscient collectif ou les archétypes sont apparues un peu plus tard. Ce test a cependant continué à être appliqué jusqu’en 2005 où il est tombé en désuétude. On ne l’utilise plus que dans des programmes de thérapie jungienne et en tant que technique projective complémentaire dans certains processus thérapeutiques.
Malgré tout, en 2013, le docteur Leon Petchkowsky a réalisé une étude très intéressante sur ce sujet. Il a démontre à travers la résonance magnétique que les mots du test de Jung généraient des réponses neurologiques très révélatrices chez les personnes. Devant des mots comme parent, famille, abus, peur, enfant, etc, les neurones miroirs s’activaient.
On retrouvait aussi une activité dans des aires comme l’amygdale cérébrale, le cortex insulaire, l’hippocampe, etc. Les résultats étaient très surprenants chez des personnes atteintes de stress post-traumatique. Tout cela nous démontre à quel point les mots peuvent évoquer des émotions, des souvenirs et des fragments que nous choisissons souvent de ne pas prendre en compte. Ainsi, même si le test d’association de mots de Jung est encore la cible de critiques, il n’en est pas moins un outil très intéressant qui bénéficie du soutien de plusieurs études.
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