Qu’est-ce que l’Agoraphobie ?
L’agoraphobie est un trouble anxieux caractérisé par une anxiété (ou un évitement) liée à des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile (ou gênant) de s’échapper ou dans lesquels aucun secours ne serait disponible en cas d’attaque de panique (ou crise de panique) ou de symptômes de type de panique.
Cette phobie est fondée sur la peur de ne pouvoir trouver aide et sécurité dans l’endroit s’il arrivait quelque chose et non sur le lieu en tant que tel.
Prévalence, âge de début et sex-ratio
Prévalence
La prévalence de l’agoraphobie sur vie entière peut atteindre 7 % de la population générale.
Sex-ratio
Le rapport entre les sexes est de plus de 2 femmes pour un homme.
Âge de début
L’âge médian de début des troubles est de 29 ans.
Situations phobogènes
Les situations redoutées par les agoraphobes peuvent être :
- de grands espaces : grands magasins, centres commerciaux, grandes places, voies dégagées ;
- des espaces clos : voitures, cinémas, ascenseurs, tunnels, avions ;
- des lieux publics : restaurants, foules, files d’attente, transports en commun, réunions ;
- des lieux en hauteurs : escaliers roulants, ponts, étages ;
- le fait d’être seul, de quitter son domicile ou ses proches.
Chez un même patient, les situations phobogènes sont le plus souvent multiples, peu spécifiques, des lieux différents révélant des craintes communes.
Symptomatologie
Comme dans tous les troubles phobiques, l’agoraphobie comporte trois composantes :
- l’anxiété anticipatoire d’être confronté à la situation phobogène ;
- la réaction anxieuse elle-même ;
- le comportement d’évitement qui permet au patient de diminuer l’anxiété.
Conduite d’évitement
Parfaitement conscient du caractère déplacé, voire ridicule de ses craintes, l’agoraphobe est partagé entre la dépendance et le renoncement. Il y a de moins en moins de place pour l’effort et le raisonnement.
Au maximum, l’évitement s’impose de façon drastique, scrupuleuse et généralisée. Les patients s’épuisent alors à devoir élaborer des stratagèmes qui permettent l’évitement ou la réassurance face aux situations susceptibles de déclencher une crise d’angoisse.
De tels comportements ont tendance à envahir tous les domaines de la vie quotidienne, provoquant parfois de graves difficultés relationnelles ou familiales.
Traiter l’agoraphobie : les thérapies cognitives et comportementales
La première démarche dans le cas d’une agoraphobie est de consulter son médecin traitant, surtout s’il existe des attaques de panique, car certaines pathologies peuvent provoquer les mêmes symptômes ou favoriser leur apparition, comme les troubles de l’oreille interne (sensations vertigineuses…) ou l’ hyperthyroïdie (palpitations, nervosité…). Si l’agoraphobie est confirmée, il passera le relais à un psychiatre ou un psychologue.
Certains agoraphobes s’en sortent seuls en se constituant leur propre « programme de TCC » grâce à certains ouvrages et sites internet.
En pratique, il convient de repérer les situations redoutées, de les classer de la plus simple à la plus difficile et de trouver les moyens de s’y confronter progressivement. Au début, on peut se faire accompagner d’un proche, se rassurer en gardant son portable ou sa boîte d’anxiolytiques à portée de main. L’idée est de procéder graduellement en maintenant un certain niveau d’inconfort mais en évitant les grosses crises.
D’autres traitements possibles pour les agoraphobes ?
Que penser des médicaments ? -Ils n’ont pas tellement d’intérêt.
Les anxiolytiques, essentiellement représentés par les benzodiazépines ( Lexomil, Lysanxia, Temesta, Xanax…) , peuvent être utiles pour soulager les crises mais pas sur le long terme, du fait du risque de dépendance et de leurs effets secondaires. Ils ne doivent pas devenir un réflexe car les crises peuvent passer seules.
Les antidépresseurs qui atténuent l’intensité des émotions ( Seroplex, Deroxat…) sont parfois prescrits en traitement de fond. Ils ne fonctionnent que s’il existe une dépression sous-jacente et/ou des attaques de panique.
L’hospitalisation n’est pas utile à moins qu’il existe une vraie dépression ou un risque de dépendance, l’alcool ou d’autres drogues étant parfois utilisés pour affronter les peurs. Certains établissements proposent toutefois un suivi en hôpital de jour dans le cadre d’une TCC intensive. Quelques spécialistes acceptent de se déplacer à domicile lorsque l’agoraphobie empêche de se rendre aux consultations.
Phobies associées à l’agoraphobie
- Peur des lieux inconnus : topophobie
- Peur du cinéma : cinéphobie
- Peur du cirque : circophobie
- Peur de la cité : nulophobie
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