Pour les communautés indigènes qui utilisent l’ayahuasca, et qui sont en général amazoniennes, il s’agit d’une plante sacrée. Elles l’utilisent pour atteindre une bonne santé physique et spirituelle et sont toujours guidées par un chaman durant sa consommation. Pour elles, cette plante est une porte qui mène à un état de conscience supérieur, qui guérit.
À partir de là, toute une série de mythes sur l’ayahuasca s’est tissée dans le monde occidental. Beaucoup de gens ont cherché à ingérer du yagé pour accéder à ces états de conscience supérieurs dont on parle tant.
D’autres confondent cette plante avec les drogues récréatives et accèdent à l’expérience sans avoir de connaissances sur ce qu’ils peuvent vivre. Voyons maintenant quelle est la part de mythe et de vérité dans ce que l’on entend sur l’ayahuasca.
« Les peuples indigènes prennent des psychoactifs pour devenir plus sages. Les occidentaux les prennent pour devenir plus stupides. »
-Anonyme-
L’ayahuasca est un médicament
Pour les peuples indigènes d’Amazonie, l’ayahuasca est, fondamentalement, un médicament. Ils l’emploient depuis des milliers d’années pour prévenir les maladies et pour renforcer leur esprit. Ils la consomment habituellement tous les sept ou quatorze jours, lors de cérémonies rituelles organisées par le chaman de la communauté.
Même si on la connaît génériquement sous le nom d’ayahuasca, il faut savoir que l’on prépare, avec cette plante et une autre appelée « Psychotria » qui contient de la diméthyltryptamine (DMT), une substance qui est interdite dans plusieurs pays. Un processus de décoction est appliqué sur les deux végétaux. Le résultat est une substance liquide, à la consistance dense, similaire à un sirop. On la dilue normalement dans de l’eau avant de la boire. Elle a une saveur amère, que beaucoup décrivent comme « répulsive ».
Le principal effet secondaire de l’ayahuasca est semblable à celui d’un purgatif. Ceux qui prennent cette boisson, surtout les novices, connaissent habituellement des crises de vomissement et de diarrhée après l’ingestion. Pour les indigènes amazoniens, elle a surtout un effet curatif.
L’organisme se défait des substances toxiques qu’il peut contenir. D’un point de vue mental, la plante génère ce que nous connaissons sous le nom « d’hallucinations« . Cependant, de telles visions mèneraient à une plus grande compréhension de la réalité.
Les expériences avec l’ayahuasca
L’effet de l’ayahuasca est extrêmement différent chez chaque personne, aussi bien d’un point de vue physique que mental. Ce n’est pas une drogue psychédélique au sens strict. Son effet ne conduit pas seulement à une hypersensibilité: elle déclenche aussi des hallucinations associées aux réalités inconscientes de chaque individu. Une personne peut donc vivre une expérience qu’il considère comme « belle » alors que, pour d’autres, elle sera confuse et terrorisante.
L’ayahuasca ne génère pas d’addiction. En fait, de nombreuses personnes n’en boivent plus après leur première expérience (elle peut déclencher de grandes crises de vomissements et de diarrhée). Cependant, on sait que cette substance a de puissants effets tranquillisants et améliore l’humeur. C’est pour cette raison que des personnes souffrant de dépression cherchent à vivre cette expérience.
Les chamans sont les « médecins indigènes ». Ce sont eux, et seulement eux, qui peuvent diriger une cérémonie d’ingestion d’ayahuasca. Comme en Occident où seul un médecin diplômé peut prescrire des drogues chimiques.
Les dangers de ce psychoactif
Comme n’importe quelle substance, l’ayahuasca renferme aussi des risques. L’effet physique, chez certaines personnes, pourrait être extrêmement désagréable.
Elle peut aussi déboucher sur des réactions dangereuses si la personne prend déjà d’autres drogues ou souffre de certaines maladies. Les chamans demandent toujours les antécédents médicaux afin de savoir si une personne peut accéder à l’expérience ou non.
Normalement, les personnes ont des hallucinations associées à leurs conflits inconscients. Beaucoup voient des épisodes de leur enfance et d’autres, des situations actuelles. Si elles traversent un conflit émotionnel ou mental, il est possible que l’ayahuasca le fasse émerger de façon très désagréable, avec des conséquences imprévisibles. Cela peut parfois mener à des crises psychologiques.
L’ayahuasca se consomme en groupe, jamais en solitaire. Et elle se prend avec la supervision d’un chaman. Certaines personnes et entreprises ont créé un véritable commerce avec cette plante sacrée. Elles offrent des expériences psychédéliques et vendent cette substance dans la rue. Or, la consommation sans contrôle comportent de grands risques.
Cet article L’ayahuasca : mythes et vérités est apparu en premier sur Nos Pensées.
Comments